Sous le pont Mirabeau
ne coule plus la Seine.
Il ne reste plus deau
pour rejouer nos scènes.
On ne voit que le dos
dimmobiles sirènes.
Il ne reste plus deau
pour aimer leurs carènes.
Où tomber de plus haut,
ne serait-ce quà peine ?
Il ne reste plus deau
pour dissiper nos peines.
Pourrons-nous en duo
retendre larc-en-ciel ?
Il ne reste plus deau
pour la haute aquarelle.
Pourrions-nous de zéro
nous revoir jusquà deux ?
Il ne reste plus deau
pour refléter nos yeux.
Mais au moins
pourrions-nous au piano
rejouer nos adieux ?
Il ne reste quun do,
et encor moins de Dieu.
*
in « Épure en âge d'incarnation »
- édition 2005
par Florence BONET (soprane)
Vanessa MOUBARAK (flûte) et
Sophie PARTOUCHE (piano) :