en   MOT  dièse
petite  ANTHOLOGIE  de  poésie  et  de  musique  de  chambre

de Louis BOUILHET

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Double incendie



Hier, le feu prit à la maison de celle
Qui, l'an passé, m'entourait de ses bras ;
Les pieds dans l'eau, trempé jusqu'à l'aiselle,
J'ai fait la chaîne et je songeais tout bas :

Combien de fois, au seul bruit de mes pas,
Le portier chauve a tiré sa ficelle,
Quand ma beauté dont l'œil noir étincelle
Discrètement m'attendait sous les draps !

Oh ! dans ce temps de jeunesse hardie,
C'était encore un plus large incendie
Qui brûlait-là, de minuit jusqu'au jour !

Et maintenant, tout s'éteint, tout s'efface !
Car j'ai versé dans cette même place,
L'eau sur la flamme et l'oubli sur l'amour !



in « Poésies - Festons et astragales » - Alphonse Lemerre, éditeur - 1880


par Philippe MARTINEAU (à la Cave à Poèmes) :
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