en   MOT  dièse
petite  ANTHOLOGIE  de  poésie  et  de  musique  de  chambre

de Philippe MARTINEAU     (pas de son)

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Le Mari confesseur
parodie de Jean de La Fontaine



De retour au bercail,
avant l'heure en effet,
l'époux trouve sa caille
dans des draps fort défaits.

Soucieux de mesurer
l'étendue du délit
il s'accoutre en curé
là où langue on délie :
non point au tribunal,
car l'ombre y est manquante,
mais au confessionnal
que sa femme fréquente.

Fidèle... au rendez-vous
(elle y a du métier)
l'épouse enfin avoue
(et plus que volontiers)
qu'elle a ouvert son lit
aux primeurs d'un jeune homme,
puis abrégé le somme
d'un prélat bien rempli :

— Aucun énergumène
ne m'a mieux lutiner !
Pardonnez-moi. Amen.

— Comment ! vous pardonner,
alors que votre hymen
se laisse exterminer !

— Ne criez pas ainsi !
calmez-vous. Grâce aux cieux
je vous savais ici !
vainement suspicieux.
Que ne vîtes vous pas
que ces deux butineurs,
accrus par mes appas,
c'était vous ! mon seigneur.
Je vous croyais plus fin
et pensais, ingénue,
que nos instants défunts
vous auriez reconnus.
Que vous ayez en outre
sonder votre sultane
sans perdre la soutane...
je ne puis passer outre.

— Pardonnez-moi, ma mie,
je suis vraiment bien bête.

— Sol-la-si-do-ré-mi,
montrez-moi que vous l'êtes.


in « Pique-nique chez La Fontaine » - édition 2005

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