Moi qui navigue en brusquant les agrès,
moi qui réplique à chaque turbulence,
moi dont le cap est rétif aux décrets,
moi dont les yeux sont des astres secrets,
moi dont l'écoute sculpte le silence
afin d'en tirer des mots plus concrets,
moi qui déjà souffre du jour d'après,
moi qui dégaine et m'enfonce la lance
avant que la douleur n'aille trop près,
je vois qu'en aucun cas tu n'apparais
ni ne pèses sur ma balance,
toi que je prie en pliant les jarrets.
in « Poèmes traduits du silence »
(voir LIBRAIRIE)