Je veux que ma chair s'ouvre
aux rigueurs de ton glaive
et que ton corps me couvre,
et que choir... nous élève.
Je veux que mon cur s'offre
à l'éclair le plus court
et qu'il devienne un coffre
où te garder toujours.
Les dieux nous ont élus
pour incarner l'Amour.
Je ne veux rien de plus
que tes nuits et tes jours.
Mais l'impudique plaie
qui dénude ton fauve
davantage te plaît
que ma peau saine et sauve.
Que n'es-tu mon vautour
et ma peau, ton repas ?
Ne vois-tu comme atours
que ceux que je n'ai pas ?
Que n'ai-je la vertu
d'être une nymphe épiée
et ne t'abaisses-tu
quand je tombe à tes pieds ?
Faut-il que mes caresses
n'épousent que tes ombres
et que ma plainte cesse
pour que rien ne t'encombre ?
in « Poèmes traduits du silence »
édition 2016
(
voir LIBRAIRIE)