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petite  ANTHOLOGIE  de  poésie  et  de  musique  de  chambre

de Philippe MARTINEAU

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Le savetier et le financier
parodie de la fable de La Fontaine

Qui dit sous, dit soucis. Par plus devancier que moi ce constat s'est vu conté. Mais daignons, sans froncer le sourcil, qu'il le soit à nouveau après l'avoir été.

N'ayant point de patron, un Savetier n'a que des clous à cogner. Il peut être fier, pensez-donc : son métier permet à tout un bourg de marcher droit, et d'écraser maint étron.

Cogner, cogner toujours ! c'est là beaucoup de bruit pour qui est mon voisin, se plaint un Financier (qui comptait sur le jour pour achever sa nuit). Votre esprit, dit-il à l'artisan, est des plus délicats ; les traits qui vous figurent sont là pour l'attester. Vous méritez bien mieux que le sort qui vous pèse ! Prenez donc ces ducats, vous verrez : point n'est besoin de les cogner pour vivre à l'aise. Et l'autre part tout content de tromper son destin avec un tas d'or ; son donateur enfin s'endort.

Mais ce qui doit arriver arrive à l'heure : suspectant autrui d'en vouloir à son bien, il fait fuir qui l'approche, dont le sommeil réparateur ; et ses jours - comme ses sous - sont comptés. La Fontaine en son temps eut pitié et remit tout en ordre. Quant à moi, pas poète pour un sou, je n'en ferai rien.


in « Fables de compagnie » édition 2010
(voir LIBRAIRIE)


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par Philippe LEJOUR (bio) :
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